Le moment présent. On en parle beaucoup. Être dans l’ici et maintenant. Ralentir. Sortir de sa tête. Éviter de penser au passé ou au futur. Profiter de ce qui se passe. Là, maintenant.
Plus facile à dire qu’à faire, non?
J’y pense souvent, à ça. Au moment présent. Parce que je suis du genre à avoir plein d’idées. À vouloir tester plein de choses. À planifier. Tsé, quand on te dit de juste t’asseoir pis de respirer. Mais que t’es déjà en train de penser à ce que tu vas faire juste après.
Et depuis 1 an, avec la création de ce blogue de voyage, j’ai l’impression que j’ai encore plus de difficulté à rester dans le moment présent. J’ai découvert un nouveau défi que je ne m’attendais pas à rencontrer. Un équilibre pas toujours facile à trouver.
J’vous explique.
Rédiger un blogue de voyage : comment rester dans le moment présent?
C’est durant une fin de semaine de canot-camping dans le parc de la Mauricie que l’idée d’un blogue est née. En jasant avec Pete. C’était l’automne.
Je venais de commencer à rédiger. Pour Extra Extra Voyage, mais aussi sur la commotion. Ça me faisait du bien de mettre sur papier ce par quoi j’étais passée avec ces satanées commotions cérébrales (mais qui m’ont quand même apporté beaucoup de positif – je ne serais probablement pas ici sans elles).
Et on se disait que ça pourrait me faire un beau portfolio, de rassembler mes écrits sur un site web.
L’idée est restée là, à mijoter tranquillement. Sans trop savoir à quoi ça pourrait ressembler.
L’automne suivant – 1 an plus tard.
Je discutais avec le couple de Suédois qui ne cessait de revenir au hostel où je logeais. Je mentionnais que mon plan de la journée était de vérifier que toutes les pages de mon site s’affichaient correctement sur tout appareil – ordi, tablette, cell – avant de partager mon blogue sur les réseaux sociaux en soirée. Que j’étais enfin prête à montrer mon projet aux gens.
C’est là qu’on m’a informée, avec un grand sourire, que c’était quelque chose que nous allions célébrer le soir même! Sans que ce soit quelque chose d’énorme, mais juste pour souligner l’événement. Parce qu’il est important de célébrer chaque victoire, petites comme plus grandes.
Et c’est là que j’ai pris conscience de l’ampleur du projet. Comme je suis dedans à 110 %, je n’avais pas pris conscience de cet accomplissement. J’avais besoin qu’on me force à observer le moment, faut croire! Et les faits.
Parce que j’ai commencé le site au début de l’été. On parle quand même de plusieurs mois. Et les articles, eux, sont venus bien avant.
Ce qui a motivé la rédaction des articles techniques, au départ, c’était le fait de ne pas trouver ce que je cherchais pour m’accompagner dans ma préparation. Pour bien m’équiper. Pour faire toutes les démarches nécessaires avant un long voyage. Ensuite est venue l’envie de raconter ce qu’on vivait, ce qu’on voyait. Les pays visités, nos expériences, nos découvertes.
Alors ces articles, ils ont 1 an (et même plus).
Une année…
✦ À tout noter. Mes recherches, nos astuces, les activités qu’on a faites, les prix, les noms de restaurants, d’hôtels, de compagnies…
✦ À tout prendre en photo. Au cas où j’aurais besoin de tel ou tel visuel dans un article.
✦ À réfléchir à l’angle que j’allais prendre pour parler de ce sujet, et de celui-ci.
✦ À vérifier si cet autre sujet allait intéresser les gens ou s’il se rapprochait trop du journal intime.
Trouver l’équilibre entre documenter et vivre son voyage
D’un côté, rédiger les articles qui racontent ce qu’on a fait, ça me permet de prendre un certain recul et de réaliser. Que, wow, on en a fait, des choses! Et des belles choses à part de ça.
Donc si je sonne dramatique dans les lignes précédentes, ne vous laissez pas prendre. J’apprécie l’aspect positif de ce moment d’arrêt forcé, celui passé à raconter au fur et à mesure. Parce qu’entreprendre ça après 1 an, là ce serait un peu décourageant…
Mais des fois, j’me dis que ça prend trop de place, que je ne profite plus assez du moment présent. Que j’aimerais retourner dans ce van en Nouvelle-Zélande, et reprendre notre voyage. Pas pour changer quoi que ce soit. Parce que c’était, malgré toutes les difficultés qu’on peut croiser en voyage, en couple, en van, en vivant avec un amoureux qui rapporte plein de poils de kiwis qui piquent… C’était la plus belle expérience de ma vie. Jusqu’à maintenant. 😉
Donc pas pour changer quoi que ce soit, juste pour le vivre à nouveau, encore plus à fond. Encore plus dans le moment présent.
Parce que, quand on sait qu’on écrira un article sur ce qu’on est en train de faire, notre cerveau se met en mode collecte de données. Et des fois, il oublie un peu de profiter.
Donc ce soir, ces deux Suédois rencontrés il y a 2 semaines ont célébré avec moi. Tack så mycket. Merci. De m’avoir forcée (très gentiment) à m’arrêter. De m’avoir fait prendre conscience de ce beau moment, de cette petite victoire.
On croise beaucoup de gens quand on voyage. Des amitiés qui nous marquent, qui restent gravées dans notre mémoire. D’autres qui ne durent qu’un jour, mais qui peuvent quand même être très intenses. Une jeune femme d’Angleterre me disait l’autre jour qu’elle ajoute les gens croisés en voyage sur Instagram. Mais que, quelques semaines plus tard, elle ne sait déjà plus qui sont ces abonné.e.s. 😕
Vous, chers amis de la Suède, c’est certain que vous ne devenez pas deux voyageurs anonymes.
——————————————————————————————————–
Au départ, cet article devait en être un qui parle de façon technique de la création d’un blogue. J’pense qu’on va se reprendre.
Parce qu’il est clair que j’avais une petite crotte sur le cœur en lien avec la création de contenu.
Ne vous méprenez pas : j’adore rédiger des articles de blogue. J’ai adoré chacune des étapes pour le créer. Et il m’en reste beaucoup à faire. J’apprends énormément. J’ai fait des erreurs. J’ai eu des petits découragements. D’autres plus gros.
Mais j’ai trouvé des solutions. En me disant toujours que rien n’arrive pour rien. Que chaque défi est une occasion d’apprendre. Et que si une direction ne se développe pas comme prévu, c’est qu’une encore meilleure était en attente pour se pointer.
MAIS.
Autant j’ai eu du plaisir. Autant je trouve – maintenant que j’ai pris un peu de recul – que cela a pris beaucoup de mon temps. Du temps où mon cerveau était en partie en train de vivre le moment, mais aussi en partie en train de recueillir des infos. Et même parfois en train de composer… avec le besoin d’aller rapidement tout cracher ça sur papier pour ne rien oublier.
La solution?
Je crois qu’elle peut être différente pour chacun.e. Mais je crois qu’il est bien d’abord d’en être conscient.e. Parce que ma façon de faire a changé depuis que j’ai pris conscience que je négligeais mon moment présent.
Comment?
Je mets mon cerveau à off durant la journée. Pour profiter. Et j’ai déjà un moment de prévu à l’horaire pour mettre sur papier ce que j’ai vécu. Assez rapidement dans le temps, pour ne rien oublier. Et des fois, je me dis que c’est pas grave si j’ai pas de photo. Si j’ai pas toutes les infos.
Parce que le plus important, c’est d’en profiter, non?
Alors à celles et ceux qui envisagent de commencer la rédaction d’un blogue de voyage, je vous suggère d’avoir une petite réflexion à ce sujet. Voulez-vous rédiger au fur et à mesure ou attendre au retour?
——————————————————————————————————–
Le voyage : un terrain d’apprentissage
Apprentissage.
À travers ce voyage, j’en ai fait, des apprentissages.
Mais le plus important, c’est celui-ci. C’est l’importance du moment présent.
Parce que, quand on part en voyage longtemps, on se dit qu’on en a, du temps. Mais j’vais vous dire un p’tit secret : ça passe beaucoup trop vite. Et si on ne profite pas de chaque minute, bientôt, ça va être fini. Et partir longtemps n’est peut-être pas le genre de projet qui se fait chaque année.
Et là, je parle de voyage. Mais j’aimerais pousser la réflexion plus loin : la vie en général passe vite.
Nos grands-parents ne sont peut-être déjà plus là. Nos parents vieillissent et ne peuvent peut-être plus faire toutes les activités folles qu’on aurait envie de faire avec eux. Nous-mêmes on vieillit et on a des p’tits bobos qui sortent et qui peut-être nous limitent. Et les enfants grandissent si vite que je reviens d’un voyage et le p’tit dernier de mon amie n’est déjà plus un bébé.
Quand on n’est pas dans le moment présent, on manque tout ça.
Et c’est qui le coupable? On dira que c’est la job qui prend tout notre temps et notre énergie. Que c’est la routine qui nous engourdit. Que c’est la quantité insurmontable de responsabilités, de rendez-vous, de tâches à faire…
Mais attendez menute. Tout ça – même si c’est 100 % vrai – c’est moi qui le contrôle. Alors comment est-ce que je peux faire pour changer ça?
J’écris ces lignes 4 semaines avant de rentrer. Et j’ai peur. De retomber dans une routine qui va trop vite. Dans le métro-boulot-dodo.
Comment on fait pour éviter ça?
Aucune idée.
——————————————————————————————————–
Bon, ça sonne encore dramatique mon affaire.
J’ai quand même une petite idée.
Mais je garde ça pour un prochain article.
6 Responses
Wow Liliane que c’est bon et tellement vrai ce que tu dis!! Pas facile de bien profiter du moment présent!
Merci Véro! 😊
Que j’aime te lire Liliane c’est tellement vrai ce que tu dis ! La vie passe si vite surtout a mon âge Il faut s’arrêter et profiter de chaque instant Merci de nous sensibiliser a cette réalité ! Ton blog est très interessant et très bien fait chapeau!! Bonne fin de voyage ! Profites-en au Max! Diane 😁💜
Merciii! Oui, je vais en profiter le plus possible!
Bravo ma grande fille! Maintenant que je suis officiellement à la retraite, je vais pouvoir profiter de beaucoup de moments conjugués au présent!
Merci de ton partage, suis pleinement en accord avec toi!
Merci!!! Et bon début de retraite! Profite de chaque moment!! 🫶🏻